lunes, 19 de marzo de 2007

Traduction au Français du message de Marlene Wayar


(Analyse nécessaire de Marlène Wayar, activiste trans argentine de premier plan)

Nous sommes en crise, sachant parfaitement que, outre les causes totalement négatives, comme la mort de camarades, il y a d'autres causes, les problèmes structurels des différentes organisations et les malentendus dans la communication politique et idéologique.

Nous sommes dans une impasse historique, à notre grand regret, nous avons des niveaux différents de développement et différents objectifs de lutte, et cela donne des périodes de communication et d'action conjointe plus courts.

Les distances sont énormes, elles deviennent insurmontables quand il n'y a pas d'autonomie économique, et impensable quand il n'y a pas un bénéfice immédiat qui le justifie dans une économie pauvre.

Nous avons de l'analphabétisme classique dans quelques cas et d'autres cas comme la non connaissance d'internet et des techniques qu'il implique comme outil, nous sommes en d'autres temps, dater l'histoire est encore quelque chose de peu faisable si nous n'obtenons pas que les autres le fassent, que ce soit pour le journalisme libéral ou des réseaux comme Indymedia Argentina que l'on nous lit; "les camarades d'une lutte" et non une autre partie.

Nous sommes claustrophobes, et nous prenons pas connaissance de "nos nouvelles", mais de celle d'une star pop débarquée en Argentine, parce que nous nous informons de ce nous donnent les grands médias pour que nous consommions, bien que l'on ait pas pensé à nous, bien qu'ils ne nous reconnaissent pas comme consommateurs, nous devons nous plier à la règle; payer. Et cela nous est revenu beaucoup toujours plus cher qu'aux autres.

Nous qui avons les meilleurs réseaux, possédons le moins d'infrastructures et nous qui possédons les meilleures infrastructures avons des agendas imposés. A cause de cela, nous avons la plus grande facililté à se joindre à notre protestation pour qui est à l'autre bout de la planète, il suffit d'une signature et "d'envoyer" et nous pouvons être libres d'opinion et démontrer de l'intérêt.

Le téléphone est le meilleurs recours, cher, le bistrot du coin et le lieu de travail sont bon marché et d'un grand impact, mais ne sont pas des endroit dans lesquels l'on se permet un moment de réflexion, ce sont des endroits consacrés à un objectif, d'une part générer de la richesse et d'autre part se divertir.

L'information reçue est traitée mais se dilue, quand une morte assassinée au loin est comparée avec les dix mortes du voisinage, de causes dérivées de la condamnation sociale imposée, d'abandon, provoquent un niveau de conscience dans lequel les destins sont des paradigmes assimilés, la mort, réalité future en tout être vivant, chez nous c'est une menace constante, quelque chose de trop probable, au point que qui d'entre nous passe les 35 ans se sent survivante à un destin indiscutable, el lui nous habitue surement à ne pas réagir au quotidien avec l'indignation que nous ressentons.

Ceci est le plus dramatique, on arrive à ces extrêmes quand l'on est dominé de l'autre qui nous impose le tout, jusqu'à sa propre vision de nous mêmes.

Quelle peine de reconnaître que la peur, si elle a beaucoup d'influence, ne soit pas la plus significative, il serait équitable de dire que nous sommes réduites au silence par la violence concrète, en réalité les violences symboliques, contondantes et asservissantes par excellence, celles qui nous ont réduites au silence, au point que le silence paraît volontaire. Quand c'est en réalité un traitement chirurgical ajusté avec lequel l'on nous a "éduqué" depuis le plus jeune âge.

Nous ne sommes pas dans l'oubli, nous n'avons pas de force pour élever la voix, pour diverses raisons.

Marlene Wayar
Coordinatrice Générale d'AVENIR TRANSGENRE
Co-fondatrice du Réseau Trans' d'Amérique Latine et des Caraïbes "Silvia Rivera".

Traduit en Français par Marlène Riwkeh Mèges et Karine Solène Espineira (Sans Contrefaçon, Marseille).

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